L’attention : pour se reconnecter à ce que l’on mange
Comme nous l’avons vu dans les articles précédents, l’attention est l’un des trois piliers essentiels d’un comportement alimentaire sain, avec le plaisir et la sécurité. Pourtant, c’est souvent celui que l’on néglige le plus.
Les personnes souffrant d’hyperphagie ou d’autres troubles alimentaires décrivent souvent une impression de déconnexion lors des compulsions : elles mangent en mode pilote automatique. C’est aussi ce qui se produit lorsque nous sommes absorbées par nos pensées, un écran, ou simplement pressées par le temps.
Résultat : on ne goûte plus vraiment ce que l’on mange, on perd le contact avec ses sensations, et le repas devient un geste mécanique plutôt qu’un moment de rencontre avec soi-même.
Dans ces conditions, le corps et le cerveau ne communiquent plus correctement : il devient alors impossible d’écouter les signaux de rassasiement dont nous avons déjà parlé.
Retrouver l’attention, c’est réapprendre à être là, pleinement.
Sentir les odeurs, observer les couleurs, savourer chaque bouchée. C’est aussi écouter les signaux du corps : la faim, la satiété, le rassasiement.
Manger en conscience permet ainsi de mieux reconnaître ce dont on a besoin et de retrouver un rapport plus juste, plus apaisé à la nourriture.
Avant de manger, lorsque vous ressentez une envie de manger, ou même en cours de repas, certaines pratiques peuvent vous aider à revenir à vous :
- La cohérence cardiaque : quelques respirations pour apaiser le mental et se relier à son corps. L’idéal est d’utiliser une application gratuite comme Respire ou Respirelax, et de pratiquer avant chaque repas pendant cinq minutes. Vous serez ainsi plus neutre, détendu·e et à l’écoute de vos sensations. (Pour tous les détails de cette pratique, c’est ici.)
- La pleine conscience : poser les couverts entre deux bouchées, savourer les textures, la température, les saveurs… Bref, ne penser qu’à ce que vous êtes en train de faire, au moment où vous le faites. Pour en savoir plus, c’est par là et ici aussi.
- Le scan corporel : observer ses sensations internes avant et après le repas — tension, détente, légèreté, lourdeur… Partez des pieds jusqu’à la tête et notez aussi votre état émotionnel. Rien que le fait de vous observer vous aidera à être plus présent·e à votre repas.
Ces gestes simples permettent de ralentir et d’apporter davantage de présence à chaque repas. Avec le temps, manger redevient un acte vivant, nourrissant, profondément connecté à soi.
Et vous, arrivez-vous à manger sans rien faire d’autre, en étant pleinement présent·e à votre repas ?